Quand on pense à une façade bruxelloise, on imagine souvent des briques rouges fièrement alignées, des moulures Art Nouveau, et parfois… des plantes grimpantes qui décident de faire leur vie sans payer de loyer. Mais derrière ce charme de carte postale, il y a souvent des fissures, des joints fatigués, ou encore des infiltrations sournoises qui se faufilent comme des touristes dans le tram 92.
L’inspection de façade par drone, c’est un peu comme envoyer Tintin avec son petit hélicoptère explorer Moulinsart… mais en plus moderne. On s’élève doucement au-dessus des trottoirs, on frôle les corniches, et on découvre que ce qui semblait “solide comme du béton” est en fait un patchwork de crépi, de ciment et de chewing-gum laissé par des générations d’étudiants en kot.
Dans certains quartiers, on a même trouvé des façades qui tenaient debout uniquement grâce aux affiches électorales restées collées depuis 1987. Autant dire que le drone, lui, n’a pas besoin de lunettes pour voir la catastrophe.
Avant, pour vérifier l’état d’une façade, il fallait sortir l’artillerie lourde : échafaudages, nacelles, gilets fluorescents, et surtout… bloquer la rue. Résultat : trois heures de klaxons, un agent de police qui lève les yeux au ciel, et un voisin qui demande : “C’est gratuit le spectacle ?”.
Aujourd’hui, le drone arrive, fait son petit vol discret (presque comme un pigeon, mais sans les surprises blanches sur les épaules), et en dix minutes, on a des photos et vidéos 4K tellement nettes qu’on pourrait les confondre avec un film Netflix.
Lors de nos vols, on tombe parfois sur des trésors insoupçonnés :
Et bien sûr, le classique : la plante verte qui a décidé de transformer le joint de façade en pot de fleurs improvisé. Bruxelles, capitale verte, qu’ils disaient…
À chaque vol, on a droit au public local. La voisine du troisième étage, accoudée à sa fenêtre, qui demande : “Il filme aussi à l’intérieur ?”. Le monsieur du rez-de-chaussée qui explique qu’il a lui-même repeint la façade en 1972 avec une “peinture garantie 30 ans” (eh bien, on est en 2025 et ça se voit).
Et bien sûr, les enfants qui crient : “Un drone ! Un drone !” en espérant qu’il lâche des bonbons comme une pinata volante.
Ce qu’on aime dans ces inspections, c’est que la façade raconte toujours une histoire. Celle de la maison familiale qui a survécu aux tempêtes, aux travaux mal finis, aux voisins bruyants et même aux graffitis poétiques du coin de la rue (“Jean aime Chantal” depuis 1983).
Avec le drone, on devient un peu les archéologues de ces façades, mais version 2.0. Et au lieu de pinceaux, on a des hélices et une caméra. Indiana Jones aurait été jaloux.
On rigole, mais l’intérêt est sérieux :
Inspecter une façade à Bruxelles, c’est un peu comme analyser une frite : de loin, ça a l’air doré et croustillant, mais il faut vérifier de près si elle n’est pas trop molle à l’intérieur.
Alors oui, nos drones ne sentent pas la mayo, mais ils font un boulot précis, rapide, et surtout sans bloquer toute la rue. Et ça, même le Bruxellois le plus râleur finit par dire : “Allez, ça c’est pas mal, dis !”.
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